(Dans une ville fantôme de la crise espagnole)
El Quiñon a été construite en quelques années sur le territoire de la commune de Seseña, à environ trente-cinq kilomètres au sud de Madrid. Cet énorme ensemble d’immeubles exhibe l’évidence de son exécution rapide. Tout est également neuf.
C’est la combinaison du lourd gigantisme et du sentiment de brièveté de réalisation qui stupéfie le plus, certainement, et qui donne consistance à l’image mentale d’un furieux déferlement de béton, d’un délire maçonné venant à peine moins vite qu’un raz-de-marée recouvrir le monde, inondant de plateformes, d’immeubles et de routes toute la surface des paysages, et qu’on imaginerait capable en une seule nuit d’édifier une ville au milieu de laquelle se réveilleraient, croyant avoir été téléportées ou être soudain devenues folles, quelques familles qui n’occupaient encore qu’un hameau de campagne lorsque, la veille au soir, elles éteignirent les lumières des chambres à coucher pour s’abandonner au sommeil.
Projet El Pocero est une déambulation dans cette ville fantôme, symbole parfait de la folie spéculative qui s’est emparée de l’Espagne au milieu de la première décennie 2000. Symbole également d’un capitalisme sauvage, outrancier, qui a précipité l’économie mondiale dans une chute vertigineuse.
Anthony Poiraudeau, diplômé de l’EHESS et spécialiste de l’art contemporain, démonte ici les mécanismes qui ont conduit l’Espagne à la faillite et décrit brillamment une forme de contre-utopie urbaine, une non-ville, créée de toutes pièces au milieu d’un désert, une cité bâtie pour accueillir 40 000 habitants, et qui n’en abrite aujourd’hui que quelques milliers.
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« C’est la ville fantôme la plus connue d’Espagne, et un symbole du pays en crise : Seseña, toute proche de Madrid, dont le chantier a été arrêté en cours de route, fin 2008. Un livre, construit comme une déambulation dans ses rues désertes, la transforme en objet théorique passionnant. »
Mediapart
« Projet El Pocero donne à voir un rêve fou promu au rang de curiosité, de futur vestige d’un temps où la fièvre de l’or se mesurait en mètres carrés habitables. Comme si un désir de ville hors de contrôle conduisait à une fiction impossible de bitume et de béton. »
L’Humanité
« Anthony Poiraudeau, diplômé de l’EHESS et spécialiste de l’art contemporain, démonte dans son récent ouvrage ”Projet El Pocero – Dans la ville fantôme de la crise espagnole” paru aux éditions Inculte, les mécanismes qui ont conduit l’Espagne à la faillite et décrit brillamment une forme de contre-utopie urbaine, une non-ville, créée de toutes pièces au milieu d’un désert, une cité bâtie pour accueillir 40.000 habitants, et qui n’en abrite aujourd’hui que quelques centaines. »
Radio Nova
« Projet el Pocero d’Anthony Poiraudeau est une enquête du même type, une traversée surréaliste de la ville d’El Quinon, une ville construite dans les derniers temps de la bulle de spéculation immobilière qui a conduit l’Espagne au chaos. El Quinon est à la fois un symptôme économique et le projet mégalomane – on peut y loger 20.000 personnes – d’un self-made-man exilé depuis en Afrique. Si la plupart des villes fantômes sont des villes abandonnées, El Quinon a la particularité de n’avoir jamais été habité. Malcommode, située dans un lieu difficile d’accès, d’un accès difficile aux ressources en eau, il s’agit presque d’une ville monument ou une ville mausolée, de ces lieux conçus pour rester vide, comme une ruine par anticipation. »
Gonzaï
Pariscilaculture
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