Les destins croisés et les amours contrariées de deux femmes atypiques dans les années 1920, l’une médecin, l’autre chanteuse de cabaret, dont les existences mouvementées et parsemées d’étranges décès emmènent le lecteur de Paris à Alger, de Toulouse à Dakar.
Au programme : prestidigitation, morphinomanie, sorcellerie africaine et dancing !
Maille après maille, Nicolas Richard tricote et détricote cette affaire qui appartient à son histoire familiale, et se rend coupable d’une énigme que Jeanne aurait bien aimé voir résolue par Columbo.
La chanteuse aux trois maris est grandiose dans toute l’humanité, l’empathie, l’humour et la sensibilité qu’il contient. Il est touchant pour ce qu’il nous dit des trajectoires individuelles qui se croisent et font des familles. Enfin, il nous laisse une trace, qui fait que nous ne quittons pas vraiment son roman une fois fini. Du moins pas tout de suite.
La chanteuse aux trois maris est une expérience ultra romanesque qui paradoxalement prend sa source dans un récit familial.
Dans un maelstrom de folie qui nous mène depuis le début du XXe siècle de Toulouse à Buenos Aires et à Montevideo en passant par l’Afrique, il y déploie, à travers la voix de son aïeule, une galerie de personnages fantasques ou singuliers.
Une écriture superbement taillée à la mesure du sujet.
Une enquête familiale et un portrait de femme – vénéneuse ? qui se dévore ! Jubilatoire.
Bienvenue dans le monde merveilleux de Nicolas Richard. Dans un roman qui fait songer aux films enlevés de Philippe de Broca.
Avec jubilation, l’auteur nous balade sur tous les continents, de Paris à Toulouse, de Buenos Aires aux champs de coton du Niger au gré des amours contrariées d’une galerie de personnages prodigieusement attachants !
Nicolas Richard mène le bal avec maestria… et attachement, c’est une part de son histoire qu’il raconte.
En volutes comme chez Modiano, et échevelé comme ces baroques américains que l’auteur a traduits (Thomas Pynchon, Richard Brautigan), le récit tient autant du feuilleton populaire que de la cathédrale narrative. Mais sa virtuosité est tout entière tournée vers le plaisir de lecture. Sa folie s’enracine dans un réel traversé par le spectacle, la drogue, la prestidigitation… La quintessence du romanesque.
II sera question de morts suspectes, de la Première Guerre mondiale, de croisières transatlantiques, de magie, de morphinomanie, de plantation de coton, de sorcellerie africaine, d’une « diseuse » extraordinaire, d’une demi-sœur et de l’ineffable inspecteur Columbo. On se pince pour y croire, et c’est tant mieux comme ça.
Comme Emma sur les affiches de son spectacle, Nicolas Richard mérite à coup sûr le titre de « diseur extraordinaire » d’un roman tout en chausse-trappes et bonheurs de lecture. […] L’auteur affectionne le récit à grande vitesse, où en quelques pages un destin tragique se dessine, des amours s’enflamment et s’éteignent, les jeux du hasard rapprochent ou séparent des vies.