« Le projet de Jérusalem terrestre était d’accompagner un roman en cours d’écriture, de presser l’éponge lorsqu’elle était trop pleine. Plongé dans le contraire d’un pays sans légendes, embarqué dans le berceau de tous les mythes, craignant d’être peu à peu débordé par l’avalanche d’informations qui me tombait dessus chaque jour, j’ai très vite éprouvé ce besoin de faire le tri entre ce qui pourrait servir au roman et ce qui ne servirait pas, toutes ces petites brisures du réel qui ne pourraient pas coller […] tous ces faits trop précis, ces myriades de chiffres, ces illustrations nécessaires, qui ne trouveraient pas leur place ou tiendraient dans d’encombrantes annexes ou de superflues notes de bas de pages. Jérusalem terrestre, au contraire, s’autoriserait à coller des petits bouts de vécu, des fragments de discours. »
De son séjour à Jérusalem, Emmanuel Ruben rapporte un texte qui interroge les cartes, met au jour les frontières, les limites, les murs qui sillonnent aussi bien la géographie d’une région aux contours flous que celle, intime, de ses habitants.
Notre catalogue numérique est riche de plus de trente titres et notamment nos derniers livres parus :
[…] un drôle de livre dont la première phrase vous entraîne automatiquement jusqu’à la dernière tant le style et l’émotion vous prennent à la gorge, ou au cœur.
Avec ce Jérusalem terrestre, Ruben n’a pas la prétention d’une solution à cet interminable conflit, mais il nous invite à réfléchir, posément.
Le livre d’Emmanuel Ruben, on l’ouvre, et, tout de suite, on est pris par la langue — et l’on sait que celui qui écrit, c’est un écrivain. Un écrivain, c’est-à-dire pas quelqu’un qui fait du beau style, mais quelqu’un qui a des yeux, et une tête, et un cœur, et une mémoire, et qui sait trouver les mots pour les transmettre, ensemble, à chaque instant, dans un tout qui est construit, impitoyable — dans un tout construit au prix sa propre destruction, ou, du moins, de sa déconstruction.